Arrivée à Ushuaïa

La prochaine étape marquera de façon indélébile un résultat de notre préparation et des mois de navigation et d'aventures pour arriver jusque là. Du rapatriement de Capella de Grèce en Bretagne en 2022, 9 mois de travaux pour préparer le bateau et le voyage puis le départ le 12 août 2023 vers ces terres lointaines dans les 50ièmes hurlants, nous atteignons enfin cette étape. Je garde en tête qu'il y aura un après le cap Horn.

On lève l'ancre et on découvre la joie de remonter des kilos de laminaires qu'il faut aller couper à la machette, instrument indispensable ici, sinon, tu vas y passer un long moment pour t'en dégager. D'ailleurs, la préfecture argentine demandera si tu en as une.

La météo est toujours clémente pour la remontée du canal. Nous comprendrons plus tard que nous avons eu vraiment beaucoup de chance de la faire ainsi.

Sur le chemin, nous faisons une halte à l'île aux manchots où une colonie de manchots de Magellan et de cormorans y séjournent. C'est une île privée où l'on ne peut pas débarquer, réservée aux touristes mais on peut mouiller devant la plage et y aller en annexe sans mettre pied à terre. C'est notre premier vrai contact avec les manchots.

Nous continuons par la passe sud Mackinlay de l'île Gable. 2 baleines font surfacent pour nous dire bonjour. Nous passons ensuite devant Puerto Williams côté chilien. Petite bourgade de 2000 habitants comparé à Ushuaïa 100 000 habitants. Il y a 6 heures de navigation entre les deux villes. Nous passons la cardinal sur de Lawrence, on peut la passé au nord en cas de vent fort, nous sommes encore au moteur. Puis nous apercevons au loin les montagnes d'Ushuaia. Nous réalisons que nous avons réussi cette étape importante. Nous passons au nord du fameux phare des éclaireurs que les argentins décrivent comme le phare du bout de monde, « fin del mondo » mais qui ne l'ai pas en réalité, image purement commercial et politique. Comme Ushuaïa n'est pas la ville la plus sud du monde. Retour à la civilisation, nous appelons la préfectura pour annoncer notre arrivée, obligatoire. Le vent se lève d'un coup en déferlant des montagnes mais ne dépasse pas les 20 kds . C'est du beau temps ici, nous mettons les voiles pour finir en beauté. La grande baie d’Ushuaïa est balayée par les vents, on le verra après...

Il y a deux clubs nautiques, nous choisissons le Club Nautica dock car il est près de la ville. Il y juste un ponton ou des bouées mais prendre le ponton. Nous pouvons être à couple de 3 voiliers. C'est spartiate mais efficace. On a l'eau et l'électricité. Près de l'entrée, en arrière de vieux bateaux, on a 2m de tirant d'eau à marée basse. Il y a environ 1,50m de marnage environ. Il est parfois difficile de descendre sur le quai. Il faut à l’occasion, jouer le funambule en s'aidant des amarres pour franchir l'espace entre le bateau et le quai car un vent fort peut pousser les bateaux et même les faire pencher. Des grosses bouées sont présentes contre le quai en bois, indispensable ici. Nous pouvons avoir jusqu'à 40 kds de vent. En arrivant, il n'y a que des bateaux alu et métal qui naviguent dans le coin ou l’antarctique. Chaque bateau est unique et digne de vieux baroudeur avec du matériel que tu ne vois qu'ici. Capella en plastique fait « jouet » parmi eux... mais y trône fièrement.

Nous sommes heureux d'y être arrivé après toutes ses aventures avant que d'autres arrivent.. En attendant, nous allons découvrir la ville et fêter cela dignement ! Nous sommes le 3 janvier 2024.

Les laminaires dans l'ancre

La seule façon efficace est le coupe coupe. Je descend à l'avant à l'aide de marche d'escalade en lanière qu j’amarre pour atteindre la surface de l'eau car le guindeau disjoncte avec le poids des algues.

Mouillage devant l'île aux manchots

Falaise aux cormorans

Ile Galbe

Porto Williams Chili

Ushuaïa

Et ses paquebots

 Buenas dias!

Hier mat!