Cap pour l’extrême sud.

  • Capella

L'archipel des îles du Cap Horn se compose de 7 grandes îles dont celle du Cap Horn, passage mythique et le plus dangereux du globe en cas de mauvais temps. Il est répertorié dans la Patagonie plus de 800 naufrages. Heureusement, les moyens modernes ont pu améliorer la sécurité. Cependant, la nature reste reine ici et la moindre erreur peut te coûter très cher. A part les quelques voiliers taillés pour le grand sud, nous sommes pratiquement les seuls avec un type de bateau comme Capella. « Ce n'est pas une promenade du dimanche » comme disent certains ici que tu fais.

Arrivée de Christine et Jean-Bernard avec le capitaine

Avec le matériel pour recoller les couronnes descellées!

Nous voilà parti pour Puerto Williams situé à 6 heures de navigation d’Ushuaïa. Le vent souffle entre 20 et 25 Nds mais il nous porte. Nous faisons un crochet par l’île Lobos ou Alicia pour voir les manchots et les éléphants de mer dont on entend les grognements au loin. Puis on continue le canal de Beagle. Il fait froid aujourd'hui 5 degrés. Le vent forcit quand nous passons devant Porto Williams. Nous continuons plus loin pour faire admirer les manchots à Christine et Jean-Bernard sur cette île où nous étions allés lors de notre arrivée. On mouille devant l’île et on approche en annexe sans débarquer.

Çà file!

Coucou les manchots!

Comme le soir tombe, nous allons mouiller ensuite à l'anse de Relegada puis nous allons nous promener au seul village en face, Puerto Haberton qui possède un petit musée sur la mer et les baleines, quelques maisons ainsi qu'un bar restaurant. En réalité, c'est un village privé qui s'est transformé en village Mickey pour touristes. Le musée nous a refusé l'entrée sous prétexte que nous n'étions pas dans un tour opérator, le bar ne nous a pas servi et même s'ils nous ont laissé faire, on n'avait pas le droit de se promener dans le village... En le quittant, un personne vient fermer la route qui donne accès au village. C'est très joli mais le principe est détestable.

Débarquement pour Haberton

Musée de la baleine

Balade dans le village

Nous sommes encore en Argentine au nord du canal. Le lendemain nous partons pour Puerto Williams qui se trouve à 12 milles. Cependant les autorités argentines nous ont envoyé plusieurs mails pour savoir quand arrivons nous à bon port au Chili faisant mine de ne pas savoir où nous sommes car ils ont l'AIS de notre bateau, donc la position exacte. Il faut justifier chaque fait et geste sinon tu es suspect de quelque chose, les anciennes dictatures gardent toujours leur principe de surveillance sous prétexte de sécurité ! Si bien que nous sommes harcelés de mails afin de justifier ce détour avant Puerto Williams.

Vue du mouillage et sa sortie

Le vent de face en arrivant reste violent Puerto Williams est dans un magnifique environnement de montagnes boisées mais bien plus petit qu' Ushuaïa. Le village est occupé majoritairement par l'armée et l'administration . Le port pour nos voiliers est un bras de mer qui se divise en deux. D'un coté on peut mouiller mais attention au tirant d'eau... Vous restez très exposé au vent d'ouest ce qui peut être sportif en annexe par aller à terre, l'autre bras bien plus protégé a comme quai un … vieux navire allemand de la 1ère guerre coulé comme ponton flottant où se trouve le fameux club des grands marins, bardé de tous les pavillons des navigateurs. Le club se trouve dans le carré et un salon a été aménagé dans la passerelle. Il y a une douche et WC où l'on peut aller mais c'est sommaire et la bonde d'évacuation fuit, si bien que vous avez une piscine après la douche et il faut passer la raclette pour l'évacuation qui n'est plus dans l'axe puisque le navire coulé penche sérieusement à gauche. Il y a quand même de l'électricité et de l'eau pour se brancher. On n'a jamais vu personne pour payer les servitudes. Ce bateau s'appelle le Micalvi. Quand on arrive, vu le nombre de bateaux, on se met à couple jusqu'à 5 bateaux et sur trois rangées mais à marée basse, vous ne pouvez plus passer car le marnage est important, le petit couloir pour sortir cale à moins de 1,5m, aussi il faut bien s'organiser pour la sortie ou l'entrée car lorsqu'un bateau veut partir, cela oblige parfois plusieurs bateaux à manœuvrer pour laisser le passage. Quand nous sommes arrivés, nous avons eu la chance qu'un voilier parte devant nous pour nous mettre en 5ième position. Le nombre de place ici est limité. Il reste la solution de mouiller soit dans l'autre bras ou devant l'aéroport.

Arrivée sur Puerto Williams au Chili

Vue du sud

Le Micalvi, c'est le quai! le bateau coulé.

On est là!

Le club des marins

Vue quand on arrive.

C'est parti pour les papiers. Préfectura en haut et face à la mer, il faut 15 mn à pied, l'immigration se trouve dans le même bâtiment que la mairie, cependant il y a des heures fixes . Un numéro de téléphone est disponible pour les appeler car ils sont rarement à leur bureau vu le peu de bateaux qui passent. Puis les douanes en haut de la place centrale dans le même bâtiment que le tribunal de justice. Tous ont été agréables et beaucoup moins pénible qu'en Argentine.Le circuit reste cependant lourd, le protocole est Préfectura, immigration, douane puis retour Préfectura. J'oubliais en arrivant on a eu la visite du ministère de la santé et de l'agriculture. Vous dites non à toutes les questions posées, vous signez et c'est fini... Curieusement , on ne les a pas retrouvé quand nous sommes revenus faire nos papiers d'entrée 2 semaines plus tard...

On peut faire du ravitaillement ici mais en complément par rapport à Ushuaïa et plus cher ainsi que le gaz oil. Ici c'est le bout du monde, fin del mondo écrivent les pancartes!

Aux alentours, il y a de belles balades avec quelques circuits de randonnée dont une pour allez à la cascade et au belvédère en passant par la forêt, à ne pas manquer. Rappel, le temps change vite donc bien s'équiper.

Petit raccourci pour aller au centre

Neige à ce jour

Contrairement à ce qu l'on avait pu lire, la préfectura ne nous a pas demandé de détail sur la route pour le Cap Horn. Il y a 100 milles pour déscendre au cap mais ne pas oublier que l'on est dans l’extrême sud. Actuellement, des vents de 30 à 40 Nds balayent le cap. Les autres bateaux qui sont présents vont soit au Cap comme Chamade ou en Antarctique, ils attendent depuis 10 jours le bon créneau... En bas, c'est un casse bateau en cas de mauvais temps et les zones de replis sont faibles. En réalité, il n'y en a que 2 fenêtres vraiment correctes. Aussi, nous sommes excités de partir avec la crainte de ne pas pouvoir le faire. Comme les amis doivent regagner la France le 24 janvier, il faudrait un créneau de 5 jours, aller retour, pour le faire bien.. Il est dommage de ne pas mouiller dans les îles du Horn car c'est magnifique. Je prends du temps pour étudier la carte, à discuter avec ceux qui l'ont déjà passé ici et à étudier la météo. Je vois un créneau cours mais faisable entre « deux cartouches » La date de départ est alors décidée :Ce matin, il neige à Puerto Williams...

 

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